Association pour les REcherches Sous MArines en Roussillon

En 1977, au cours de la fouille de Port-Vendres 2, Dali Colls a individualisé une nouvelle épave venant recouvrir en partie la précédente, Port-Vendres 3, fouillée entre 1978 et 1989.


La datation, autour des années 170 après J.C. est précisée par un lot de quatre monnaies : deux à l’effigie d'Hadrien (117-138), une de Faustine d'Ancienne, femme d'Antonin le Pieux (138-161) et une de Faustine la Jeune, épouse de Marc-Aurèle (161-180).

L'élément de coque retrouvé est formé de sept virures et huit membrures. L'assemblage des bordés est de type traditionnel (par languettes chevillées) et leur liaison aux membrures est assurée par des ligatures végétales bloquées par des gournables, alternant avec de simples chevilles.

Le navire, parti vraisemblablement de Narbonne faisait route vers l'Hispanie avec sa cargaison d'amphores vinaires Gauloise 4. Les amphore étaient bouchées par un disque de liège et la plupart portent des graffiti sur l'épaule. L'épave Port-Vendres 3 illustre le rôle joué par le port de Narbonne dans la redistribution des productions du sud de la Gaule vers la province de Tarraconaise.
Parmi le petit mobilier transporté à bord du navire figurent un mortier en marbre, des jetons, des lampes à huile, etc.

De la vaisselle de bord en céramique sigillée du sud de la Gaule a aussi été retrouvée, avec un bol qui portait un grafitti.

Deux objets sont particulièrement remarquables.

Une statuette en bronze représentant un rhinocéros noir d'Afrique, qui surprend par la qualité de ses détails anatomiques et le réalisme naturaliste de sa représentation. Il a été retrouvé parmi un lot de tessons d'amphores.

La navire transportait aussi de la vaisselle en verre.